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"ITER Organization", un projet de fusion nucléaire à échelle internationale

par Jean-Paul Yacine, le 2 octobre 2020

La fusion est la réaction nucléaire qui alimente le Soleil et les étoiles. Potentiellement, c’est une source d’énergie quasiment inépuisable, sûre, et d’un faible impact sur l’environnement. Le projet ITER, pour “International Thermonuclear Experimental Reactor“, a pour objectif de maîtriser cette énergie. Le programme est une étape essentielle entre les installations de recherche qui l’ont précédé et les centrales de fusion productrices d’électricité qui lui succéderont.

À l’occasion de l’assemblage du réacteur du projet ITER, le 28 juillet 2020, le Président Macron a adressé un message d’espoir au monde pour une énergie propre sans déchets à la disposition de tous.
À l’occasion de l’assemblage du réacteur du projet ITER, le 28 juillet 2020, le Président Macron a adressé un message d’espoir au monde pour une énergie propre sans déchets à la disposition de tous.

 

Les membres d’ITER dont le projet a été arrêté en 2006 sont la Chine, l’Union européenne (27 pays), l’Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis.

Ayant mis en commun leurs ressources pour réaliser l’ambition de reproduire sur terre l’énergie illimitée qui alimente le soleil et les étoiles, ils ont décidé de partager les coûts (construction, installation, démantèlement), les résultats expérimentaux et la propriété intellectuelle générée par la phase d’exploitation.

L’Europe assume la plus grande partie du coût de construction de l’installation (45,6 %) ; la part restante est assumée de manière égale par la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis (9,1 % chacun).

La contribution des membres se fait essentiellement « en nature », sous forme de fourniture à « ITER Organization » des bâtiments, pièces et systèmes de l’installation, les transferts financiers ne représentant que 10% des contributions.

Cette participation « en nature » permet au tissu scientifique et industriel de chacun des membres de se préparer à aborder l’étape suivante, (la conception et la réalisation), d’ici le milieu de ce siècle, de prototypes de réacteur conçus pour produire de l’électricité à échelle industrielle.

Pour tous les pays ou groupes de pays membres d’ITER, les bénéfices potentiels de leur participation sont importants : contribuant à seulement une partie des coûts de construction, ils accèdent en revanche à la totalité des résultats scientifiques.

Chacun des membres du programme international ITER se sont dotés d’agences nationales qui assurent l’interface entre les gouvernements et « ITER Organization ». Ces agences emploient leur propre personnel, gèrent leur propre budget, et contractent directement avec l’industrie qui fabrique les composants.

La communication entre l’équipe centrale « d’ITER Organization » (Central Team) et les agences domestiques est facilitée par des systèmes très performants avec l’anglais comme langue de travail.

Les pays membres d’ITER représentent plus de la moitié de la population de la planète et 85% de la production de la richesse mondiale.

Au total plus de 2 000 personnes sont engagées dans le programme ITER, dans les bureaux « d’ITER Organization » à Saint-Paul-lez-Durance ; dans les agences domestiques créées par les membres d’ITER ; dans les laboratoires de recherche et dans l’industrie.

« ITER Organization » a également conclu deux accords de coopération technique avec les pays non-Membres qui sont l’Australie en 2016 (au travers l’agence australienne pour la science et la technologie ANSTO), et le Kazakhstan en 2017 (au travers le centre nucléaire national du Kazakhstan). 

Le 7 octobre 2019, Bernard Bigot, ancien haut-commissaire français à l’énergie atomique et nommé à la tête de « ITER Organization » le 5 mars 2015, était accueilli à Pékin. A cette occasion, il a reçu des mains de Li Keqiang, premier ministre, la médaille de l’amitié, en présence des vice-premiers ministre Han Zheng n°7 du Comité Permanent, Liu He, membre du BP et Wang Yi Ministre des AE. Il n’était pas le seul à être honoré, puisque ce jour, 100 autres personnalités venues de 31 pays, reçurent la même distinction pour d’autres contributions.