Les voitures électriques sont une aberration ! (et surtout les Chinoises...)

par Georges Rodi, le 26 juin 2023

Ahhh, enfin... Enfin, un sujet apaisant, pas loin de faire l’unanimité sur les réseaux sociaux. Et où parmi les nombreuses vidéos, j’ai choisi celle de Philippe Weber en date du 13 juin 2023. Non pas qu’elle soit plus originale, ni plus aboutie, mais parce que son auteur me semble être un gars honnête s’efforçant de délivrer une analyse utile.

 

 

Commençons par les faits :

1/ L’Europe est dépendante en métaux rares indispensables à la fabrication des véhicules électriques.

2/ Les droits humains ne sont pas respectés, en particulier dans les mines du Congo.

3/ Les 70 pièces d’un moteur électrique nécessiteront 5 fois moins de Main-d’Oeuvre que les 350 pièces d’un moteur thermique.

4/ Le bénéfice supposé sur les émissions de CO2 ne tiendrait pas compte de l’extraction des métaux rares qui rendent la production d’un VE 50% plus polluante que celle d’un véhicule à moteur thermique (VMT).

5/ Nous avons 15 ans de retard technologique par rapport à la Chine. Preuve en est, les 4 usines de batteries en cours de fabrication dans la vallée de la batterie se font avec des partenaires Chinois... Le constrtucteur chinois BYD envisage même de produire véhicules et batteries en France, il viserait 10% du marché.

6/ Le prix. Une entrée de gamme Zoé à 34.000€ c’est le double de son équivalent à moteur thermique... Les Chinois viendront vendre leurs voitures en France, c’est un piège considérable. Les fabricants chinois menacent l’existence même des industriels européens.

7/ Le recyclage des batteries. Ce sera un problème complexe, rien n’existe pour cela, mis à part une règlementation europénne qui s’imposera aux industriels.
Notons que les batteries devraient durer 7 à 8 ans.

8/ Il n’y a pas assez de bornes de recharge.

9/ Le temps de recharge est trop long.

Soyons fous. Ajoutons les problèmes soulevés par d’autres.

10/ Les batteries sont sensibles au froid, et à -15C, adieu Berthe, les batteries ont à peine assez d’energie pour se réchauffer.

11/ Est-ce pour lutter contre le froid que les voitures électriques prennent feu si souvent ?

12/ Cette gabegie nous serait imposée par la propagande écolobobo du gouvernement qui prétends que la voiture électrique ne rejette pas de CO2, ce serait même le moyen de transport l’idéal pour la lutte contre le réchauffement climatique, c’est...l’avenir qui vous sourit... Comble de l’ignominie, l’UE interdira les ventes de voitures thermiques à partir de 2035, pour faire face à un problème dont la justification est douteuse : êtes-vous si sûrs que le réchauffement climatique soit dû à l’activité humaine ?

Bien que je ne puisse pas écarter fermement la possibilité qu’il existe un lobby écolobobo, je tiens à présenter le scénario d’une autre manipulation.
Hé oui, je veux explorer cette possibilité, c’est le sel de la vie, les alpinistes adorent ce sentiment lorsqu’ils sont au pied d’une voie invaincue.

Tout voyage commence par un pas.

Oui, la Chine domine le marché des terres et des métaux rares. D’ailleurs, c’est la novlangue des membres de l’OTAN, il faut réduire les risques de dépendance avec la Chine.

Des métaux rares, il y a en à profusion en Australie, aux EU, en Europe aussi. Je vous en prie, faites donc. Et bon courage, avant de rattraper les progrès réalisés par la Chine dans les procédés d’extraction, il y a du taf. Tout cela risque bien de finir comme l’indépendance au gaz russe : des solutions plus chères, doublées d’un bilan environnemental catastrophique, et pas vraiment plus sûres.

Cela dit, le jeu en vaut peut-être la chandelle. Les métaux rares sont utilisés dans toutes les industries à haute technicité : industrie médicale, aéronautique, électronique, militaire, automobile, production d’énergie nucléaire, d’énergie verte, raffinage du pétrole...

Écrans, circuits intégrés, LCD, batteries... Oui, les batteries...

Mais comment est raffiné le carburant ? Hé bien avec du cérium, du lanthane, avec du platine comme catalyseur. Et les pots catalytiques ? Les métaux qu’ils contiennent sont tellement chers qu’un traffic s’est mis en place pour les récupérer, avec une appétance particulière pour les premières Prius.

Il n’empêche que les droits humains sont baffoués dans les mines de cobalt du Congo.

La misère, qu’elle soit au Congo, au Bangladesh, en Inde ou en Haïti porte toujours le visage d’enfants couverts de poussière. Toujours pour les mêmes raisons. Nous avons tous accepté pléthore de gadgets périssables et nauséeux qui nous rendent malheureux.

Mais la prétendue culpabilité des voitures électriques chinoises ne tient pas l’analyse. Il n’y a pas de cobalt, ni de Nickel, dans les batteries LiFePO4 (Lithium-phosphate), de très très loin les plus utilisées en Chine.

Les constructeurs chinois ont fait le choix d’utiliser le fer et le phosphate pour leurs batteries, en théorie moins performantes, mais moins chères que les batteries LIBs.

Et le Lithium ?

Passons sur le fait que le plus gros de la consommation d’eau concerne l’évaporation de saumures dans les bassins de décantation. S’inquiète-t-on de la consommation d’eau dans les salins du midi ? Reste cependant une consommation d’eau douce à différentes étapes de la production. Et il y a une certaine rareté.

Eh bien, cette histoire s’est envolée lorsque CATL et BYD, les deux plus grands producteurs chinois de batteries ont annonçé les premières livraisons de batteries au sodium dès cette année, confirmant ainsi qu’il s’agit d’une production industrielle.

Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?

Les batteries au sodium (oui, c’est du sel) ne stockent pas autant d’énergie que leur équivalent au lithium, mais elles offrent des avantages qui en feront une solution incontournable pour les années à venir.

Le sodium est abondant, son prix de revient réduit, et les batteries encore bourrées d’énergie à -20C.

Ce qui permet à BYD d’annoncer son dernier modèle de citadine Seagull (équivalente de la Zoé) à un prix de 78.800 RMb, soit 10.000€ au cours du jour.
Holly cow souffle mon pote Québécois.

Tout cela pourrait être de la musique aux oreilles des citoyens de l’UE, mais ne sous-estimez pas la gourmandise des réseaux de distribution qui souhaiteront se goinfrer après des années de vaches maigres.

Quoi qu’il en soit, merci de ne pas condamner la technologie des véhicules électriques, d’autant que la principale société d’assurance aux EU (Auto Insurance EZ) rapporte 1.529,9 incendies de voitures essence et diesel pour 100 000 unités. Alors que pour les voitures électriques, ce chiffre se monte à seulement 25,1.

Mais voilà que, encore hypnotisés par la prospérité de l’Europe d’après-guerre, on peut sentir la déception et la frustration émanant de nombreux Occidentaux dès que les Chinois font preuve d’avance technologique.
Jamais contents. Cela signifie-t-il que, finalement, la Chine n’est pas une nation de copieurs ?

Jetons un coup d’oeil sur cet éloquant extrait d’article :

« La technologie Sodium-ion est maintenant considérée comme une alternative importante aux batteries Lithium-ion. C’est un sujet qui est étudié dans le monde entier par des pays comme les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni et Israël.

Et 2012 (!) est une année charnière pour les batteries au sodium : le CNRS et le CEA se sont associés à 15 acteurs industriels pour développer une nouvelle génération de batteries au sein du réseau français de stockage électrochimique de l’énergie (RS2E). La mise en place de ce réseau national a favorisé l’émergence des premiers prototypes de batteries Sodium-Ion (nommés Naiades), dont les performances sont impressionnantes avec plus de 4000 cycles de charge et de décharge et une densité d’énergie de 90 Wh/kg, comparable à la technologie Lithium-ion. C’est l’occasion pour l’europe de jouer un rôle de leader dans ce domaine, d’autant plus que 95% des batteries Lithium-ion sont actuellement fabriquées en Asie. Le développement des batteries Sodium-ion peut maintenant être observé dans le monde entier. Afin de suivre le rythme de la concurrence internationale, les partenaires de Naiades estiment qu’il est temps d’aller de l’avant »

Ouaip, il est temps d’aller de l’avant.

Je voudrais évoquer une possibilité : en 2012, imaginons le fabricant de batteries (SAFT) avec les prototypes Naiades en main. De la recherche au Développement, il y a de lourds investissements à prévoir. Il se tourne vers les constructeurs automobiles pour savoir (en privé) comment se présente la transition vers les véhicules électriques.

Les constructeurs répondent : c’est bien joli mais il faudra des stations de recharge, et de grandes quantités d’électricité... Bref, tout ce monde se tourne vers l’État qui a autre chose à penser que plannifier tout cela. L’Allemagne se plaint des incidents à la centrale de Fessenheim, c’est plus urgent.

Et nous voilà 11 ans plus tard, l’avance de la France s’est envolée.

La Chine ne l’a pas attendue.

Ne perdons pas de temps sur les bornes de recharge.
Bien sûr qu’il y aura des entreprises de recyclage.
Et en Chine, il y a des véhicules qui proposent 1000 bornes d’autonomie, et vous pouvez recharger en 5 mn de quoi en faire 500 : ce sont les derniers 20% de la batterie qui sont longs à charger.

Année après année, les inconvénients disparaissent. Et nous sommes en 2013.

Il me reste cependant à faire la peau du CO2.

J’ai vu des analyses de cycle de vie montrant qu’en Europe, les voitures électriques émettent en moyenne près de trois fois moins de CO2 que les voitures équivalentes à essence ou diesel. En France, elles émettent même cinq fois moins de CO2 que leurs homologues thermiques.

C’est possible, mais je ne sais pas si le CO2 réchauffe l’atmosphère.

Mais il y a plus important : avant son émission, il n’y aurait pas une combustion ? (Un réchauffement indiscutable...).

Et avec cette combustion, il n’y aurait pas une pollution ?

Je n’ai vu aucun progrès dans le ciel de Paris ou de Marseille lorsque j’y suis passé : la même cloche grise au dessus des têtes, fidèle au poste.

J’imagine que là comme dans les autres villes de France, l’empoisonnement des poumons petits et grands continue de plus belle.

Stop.

L’âge de pierre ne s’est pas arrêté parce qu’il n’y avait plus de pierre. Ce sera pareil pour le pétrole, il y en aura encore quand nous serons passé à l’électricité.
Et entre nous soit dit, la Chine et la France sont dans la même situation, la même obligation d’importer du pétrole à grands frais.

Les investissements nécessaires au transport électrique peuvent être rapidement couverts.

Le seul et véritable défi est de ne pas laisser les intérêts privés en saisir les dividendes

 

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