Pékin veut fixer une « ligne rouge » contre la pollution

par Brice Pedroletti pour Le Monde, le 11 février 2017

Le dispositif des "Lignes rouges" devrait permettre de préserver les écosystèmes fragiles face à la pression de l’industrialisation.

 

La Chine s’est munie d’un nouvel outil pour lutter contre la dégradation de son environnement : chaque province chinoise devra, d’ici à 2020, tracer une « ligne rouge » écologique autour des zones dont la fonction écologique est essentielle en matière de conservation de la biodiversité, des sols, de l’écosystème et des ressources forestières, maritimes ou en eau. Sont également visées les zones « écologiquement fragiles » – une référence aux vastes territoires subissant en Chine une forte érosion des sols ou une salinisation en raison de la désertification. Les plus grandes régions urbaines, comme la conurbation Pékin-Tianjin-Hebei et les régions de la ceinture économique du fleuve Yangzi devront avoir tracé leurs lignes rouges d’ici la fin de 2017.

Ce nouveau dispositif, dont l’annonce a été faite le 7 février sous forme de « ligne directrice » par le gouvernement central et la direction du Parti communiste, a été loué par la presse officielle comme un nouveau signal de l’engagement des pouvoirs publics dans la guerre déclarée à la pollution. C’est un « message explicite et universel que le développement ne doit pas franchir la ligne. Le développement [économique] forcené au prix de l’environnement a vécu, affirmait le 9 février dans un éditorial l’agence de presse officielle Chine nouvelle. La Chine a pris ses distances avec l’obsession de l’expansion économique tous azimuts et a évolué vers un modèle plus durable qui fait primer la qualité sur la quantité ». Ce discours est désormais la norme de la part des autorités.

 

Source : https://www.lemonde.fr/planete/article/2017/02/11/pekin-veut-fixer-une-ligne-rouge-contre-la-pollution_5078093_3244.html