La Chine stocke du CO2 dans des aquifères salins

par Elisabeth Martens, le 15 mai 2019

Avec le soutien du ministère chinois des Sciences et de la Technologie et de la "National Energy Administration of China", un projet de capture de CO2 a été lancé à Ordos en 2010. Le rapport final annonce que les travaux de captage, de purification et de pressurisation du CO2, ainsi que les travaux de forage, se sont achevés à la fin de la même année.

 

La Chine a mis en œuvre avec succès son premier projet de capture du carbone dans les aquifères salins d'Ordos situés dans la région autonome de Mongolie intérieure, au Nord de la Chine.

Un aquifère salin est une formation géologique constituée de roches sédimentaires poreuses renfermant une eau salée (donc impropre à la consommation). Ces formations sont relativement répandues dans le monde et sont généralement situées plus profondément que les nappes phréatiques d'eau douce. L'existence de structures identiques mais contenant naturellement du CO2 a donné l'idée d'utiliser les aquifères salins, sans intérêt pour la production d'eau douce, pour stocker le carbone dans le sous-sol. La répartition de ces aquifères sur la planète réduirait en outre les besoins de transport du CO2 capturé.1

Les différentes options de stockage géologique du carbone, dont en 3a et 3b le stockage dans les aquifères salins profonds. © Giec 2005
Les différentes options de stockage géologique du carbone, dont en 3a et 3b le stockage dans les aquifères salins profonds. © Giec 2005

Le travail effectué durant l'année 2010 dans les aquifères salins d'Ordos symbolise les efforts de la Chine pour réduire les gaz à effet de serre, ce qui aura une grande influence sur la réduction globale des émissions au niveau planétaire. Le 8 mai 2010, le "Economic Information Daily" rapportait que le premier projet de capture et de stockage du carbone (CCS) de 100 000 tonnes par an, entrepris par une usine à CTL (Coal to Liquids) de China Energy basée à Ordos, progressait sans problème. Des normes techniques pertinentes ont été développées et définies."Il s'agit du premier projet de CSC dans des aquifères salins en Chine, et aussi le seul de ces projets en Asie qui a atteint le niveau de 100 000 tonnes", a déclaré Wang Jianli, directeur général de la société.


« La mise en œuvre réussie du projet de CSC en Mongolie intérieure montre que la Chine a formé un ensemble complet de technologies pour la capture, le transport et le stockage du carbone dans les aquifères salins et leur surveillance. Cela a renforcé le statut et l'influence de la Chine dans le domaine de la réduction des émissions de gaz à effet de serre », a ajouté Wang. Le CSC peut capturer jusqu'à 90% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) produites par la combustions d'énergies fossiles lors de la production d'électricité et de processus industriels, empêchant les émissions de CO2 de gagner l'atmosphère. "Le charbon joue un rôle majeur dans le mix énergétique de la Chine, donc la pression sur la Chine pour réduire ses émissions est assez élevée", a déclaré Wang.Le CO2 produit par la liquéfaction du charbon sera purifié, refroidi et mis sous pression après sa capture, puis transporté vers la zone d'exploitation par des camions-citernes spéciaux.

Le CO2 liquide sera ensuite injecté dans des aquifères salins situés entre 1500 et 2500 mètres sous terre pour être stocké dans des puits situés à environ 2500 mètres de profondeur."Cependant, les entreprises sidérurgiques sont toujours les principales cibles pour que la Chine atteigne son objectif de réduction des émissions de CO2, le CSC est encore une nouvelle technologie", a déclaré Zhang Xiaobo, un expert du commerce du carbone basé à Pékin.2

 

 Notes :

1 https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/geologie-aquifere-salin-7035/

2 https://www.alwihdainfo.com/China-achieves-breakthrough-to-capture-CO2_a72996.html